« Le pillage de la communauté des logiciels libres » (Jan. 2022)
https://www.monde-diplomatique.fr/2022/01/O_NEIL/64221
Chouette article co-écrit notamment par @zacchiro pour @mdiplo qui donne à réfléchir sur le rôle des GAFAM comme « membres » de la « communauté » du logiciel libre.
La proposition en fin d’article pour impliquer l’État est intéressante, surtout au moment où la classe politique prétend se soucier de « souveraineté ».
On pourrait aussi imaginer un service public du logiciel libre ; des instituts comme Inria pourraient s’en charger, plutôt que de se focaliser sur les startups.
L’article se termine sur un ton un peu défaitiste. Moi, je reste impressionné par tout ce que produit la communauté libriste de manière autogérée, notamment en France, Framasoft pour l’éducation populaire et le développement de logiciels émancipateurs, les CHATONS, les groupes d’utilisateurices de logiciels libres et les nombreuses contributions au code. Ça donne espoir !
L’article donne Linux et Kubernetes comme exemples de logiciels à soustraire à l’appropriation.
Kubernetes a pourtant été démarré par Google, sous license non-copyleft, et reçoit des contributions principalement des autres GAFAM. Par son domaine d’application et sa conception, il est déjà bien loin des « principes libristes » d’émancipation qu’évoque l’article.
@civodul
De mon côté c'est surtout la conclusion que je trouve parlante, Pas sur que l'on puisse compter sur l'état mais il est temps d'envisager la question des logiciels comme un enjeu social politique et communautaire: "La communauté du logiciel libre peut-elle se constituer en entité politique qui réfléchit, au-delà du logiciel, sur la société dans son ensemble ? [...]Tout le passé indique le contraire. Son succès, pourtant, en dépend."
@natacha Oui, bien d’accord. C’est ce que font des associations comme Framasoft ou Tor Project, mais c’est vrai que la « dépolitisation » (autrement dit : le parti pris) opéré par l’« open source » en fait une minorité.
Avant de parler « communauté », l’appropriation est passée par la diffusion du terme « open source » (pourtant utilisé à la fin de l’article) spécifiquement inventé pour se distancer de la logique d’émancipation et présenter une approche du travail intéressante pour les patrons d’entreprises.
C’était avant la montée en puissance des GAFAM, mais ça reste d’actualité.